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Retour sur les Assises de la protection sociale des Français de l’étranger

Alexandre Barrière Izard est Conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription Afrique du Sud, Mozambique, Namibie et Botswana. Il est également Conseiller élu à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) pour représenter les Français d’Afrique centrale, australe et orientale. En tant que membre de la commission des affaires sociales de l’AFE, il a été associé de près aux Assises de la protection sociale qui se sont tenues ces derniers mois et qui sont désormais achevées.

Que pouvez-vous nous dire de ces Assises ? En quoi consistaient-elles ?

Les Assises de la protection sociale des Français de l’étranger ont été organisées à la suite d’une demande du gouvernement adressée à l’AFE. Cette initiative, inédite et résolument innovante, visait à engager une réflexion collective et participative sur l’avenir des dispositifs de protection sociale destinés aux 3,5 millions de Français résidant hors de France.

À l’origine de ce projet, Laurent Saint-Martin avait sollicité l’AFE pour en assurer l’organisation. Trois grandes thématiques ont alors été retenues :

  1. Les aides à la scolarité,

  2. Les aides sociales directes et indirectes,

  3. L’avenir de la couverture en cas de crise pour les Français établis à l’étranger.

Ces Assises ont permis de recueillir les témoignages, besoins et propositions des différents pays, des associations locales et de nombreux experts, afin de formuler des recommandations concrètes pour renforcer et adapter les dispositifs existants.

Le citoyen a été placé au cœur de cette démarche, notamment à travers la création d’un panel citoyen réuni fin septembre. Ce panel a joué un rôle central : il a sélectionné douze propositions majeures et les a classées par ordre de priorité pour chacune des trois thématiques.

Cette approche participative et transparente marque une étape importante dans la manière de concevoir les politiques publiques pour les Français de l’étranger : une méthode fondée sur l’écoute, la concertation et l’innovation démocratique.

Vendredi 10 octobre s’est tenue la « conférence de consensus » finale. Que signifie cet exercice ?

Le 10 octobre a eu lieu la restitution des travaux des Assises de la protection sociale, organisée à l’Assemblée nationale à l’invitation de la députée Anne Genetet.

Ce moment fort a permis de présenter les 12 propositions retenues par les panels citoyens à l’issue des travaux menés dans les différentes zones du monde.

La rencontre a été marquée par un véritable échange entre les participants présents dans la salle et ceux connectés en ligne, un dialogue croisé entre société civile, acteurs politiques et représentants de l’administration.

Cette restitution a offert un temps de réflexion collective pour approfondir et renforcer les propositions formulées, dans un esprit de concertation et de co-construction au service des Français de l’étranger.

Quelles sont les principales conclusions de ces Assises ?

Vous trouverez, en cliquant ici, le rapport de la Commission nationale du débat public qui présente une synthèse des propositions issues des Assises ainsi que le déroulement de la procédure.

Cette session de l’AFE a eu pour particularité de se tenir sans Ministre délégué aux Français de l’étranger. Est-ce que cela compromet l’avenir des propositions formulées ?

Évidemment, la restitution des travaux a été réalisée sous l’autorité de Laurent Saint-Martin, qui n’était déjà plus en poste, le vendredi 18 octobre.

Toutefois, depuis le dimanche 12 octobre, nous avons une nouvelle ministre déléguée chargée des Français de l’étranger, Éléonore Coiroy, ancienne députée des Français établis hors de France.

Madame la ministre a d’ailleurs assisté personnellement à la restitution des Assises, le 10 octobre, ce qui lui a permis d’en saisir pleinement les enjeux. Elle a été investie immédiatement après sa nomination afin que nous puissions lui remettre, lors de la semaine de l’Assemblée des Français de l’étranger, l’ensemble des propositions issues des travaux.

Comme elle l’a souligné elle-même, ayant suivi de près le processus des Assises, elle en connaît la portée et s’est montrée très impliquée dans la mise en œuvre concrète des recommandations formulées.

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Les Assises ont vraiment été une expérience novatrice. C’était la première fois que l’Assemblée des Français de l’étranger menait un tel exercice, et nous avons tous beaucoup appris. Bien sûr, il y aura des choses à ajuster, des points à améliorer, c’est normal pour une première.

Mais l’essentiel, c’est que l’humain a été au centre de tout. Et comme l’humain est, par nature, imparfait, certaines propositions ont pu manquer ou être oubliées. Il ne faut pas s’en formaliser. Ce qui compte, c’est la sincérité de la démarche et la richesse des échanges que cela a permis.

Ce qui me touche particulièrement, en tant que président d’une entraide, c’est de voir à quel point ces Assises ont remis l’humain au cœur de la décision publique. Derrière chaque idée, chaque mot, chaque témoignage, il y avait des vies, des parcours, des réalités. Et c’est cette dimension profondément humaine qui a fait la force de ces Assises.

Alexandre Barrière Izard – Conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription Afrique du Sud, Mozambique, Namibie et Botswana
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