Le Président de la République rentre d’une visite d’État au Maroc, où il s’est rendu avec une très grande délégation française. Après plusieurs années de relations tendues, ce déplacement vient ouvrir « un nouveau chapitre dans la longue histoire entre la France et le Maroc, en portant la relation entre les deux pays au niveau d’un ‘partenariat d’exception renforcé’ » (voir la déclaration complète ici).
Trois grands objectifs ont été fixés : consolider la convergence politique et stratégique ; approfondir les relations économiques ; poursuivre le renforcement de la coopération humaine et culturelle, ancrée dans la francophonie.
Cette « réconciliation » s’est scellée avec de grands accords économiques : plus de 40 en moins de deux jours. Pas moins de 10 milliards d’euros de contrat ont été signés. Les entreprises françaises – CMA CGM, Veolia, Engie, ToalEnergies, Thales, Safran… – font partie structurante de ce nouveau chapitre des relations économiques.
Le Maroc compte déjà plus de 1000 entreprises françaises qui y sont implantées, représentant des milliers d’emplois directs et indirects. Le Royaume est le premier partenaire économique de la France en Afrique. Il s’agit également du premier partenaire mondial de l’Agence Française de Développement (AFD) – avec plus de 50 milliards d’encours de prêts – l’agence ayant conclu au cours de ce déplacement présidentiel deux nouveaux partenariats.
Ce renforcement se fait-il au détriment des relations avec l’Algérie ? Emmanuel Macron a été ovationné par les membres du Parlement marocain, devant lequel il s’exprimait, lorsqu’il a prononcé cette phrase, méticuleusement calculée : « Le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Pour rappel, la prise de position d’Emmanuel Macron sur ce conflit territorial, au cœur de l’été, avait provoqué le rappel par l’Algérie de son ambassadeur en France.
A cette question sensible s’ajoute l’épineux sujet de l’immigration. Le Président a demandé plus de résultats et davantage de fluidité dans les relations consulaires entre nos deux pays. C’est-à-dire davantage de laissez-passer permettant les expulsions d’immigrés illégaux. Bruno Retailleau, également du voyage, a également joué l’apaisement, l’objectif de cette visite n’étant certainement pas de froisser d’une quelconque manière le Maroc.
A voir, donc, comment évolue la relation bilatérale après cette visite, dans un moment de géopolitique mondiale si délicat…
L’équipe de l’ASFE