La France retient son souffle. Quel résultat sortira des élections législatives des 30 juin et 7 juillet ? Toutes les études d’opinion vont dans le même sens. Le Rassemblement national et ses nouveaux alliés LR, venus avec Eric Ciotti, font largement la course en tête : nombre de politologues réputés, dont Jérôme Jaffré, Frédéric Dabi et Brice Teinturier, ne sont pas loin de penser qu’ils pourraient obtenir la majorité absolue et le disent publiquement. En deuxième position, figure le Nouveau Front populaire, en dépit des désaccords autour des déclarations clivantes de Jean-Luc Mélenchon qui secouent les quatre partis qui le composent : LFI, PC, PS, Ecologistes. Le bloc central de la majorité présidentielle sortante arrive, quant à lui, en troisième position et ne semble plus en mesure de jouer les premiers rôles.
Ce paysage politique inédit inquiète. D’abord les milieux économiques, car les programmes du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire, qui entendent revenir sur la réforme de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, sont dépensiers, sans être financés autrement que par des hausses d’impôts. Une fois au pouvoir s’ils y arrivent, tiendront-ils leurs promesses ? Sur plusieurs points, des reculs sont à noter et on sait qu’à l’épreuve des faits, certains projets sont toujours remis en question. L’inquiétude porte ensuite sur la paix sociale dans le pays. Sans parler de risque de « guerre civile », comme l’a fait un peu hâtivement le président de la République cette semaine, des manifestations et un climat de vive tension peuvent s’installer. Sombre perspective à l’approche des Jeux olympiques Paris 2024 qui polariseront l’attention du monde entier pendant quinze jours du 26 juillet au 11 août.
Quoi qu’il en soit, pour la quatrième fois de l’histoire de la Vème République, la France devrait vivre une cohabitation. La malléabilité de nos institutions rend possible cette hypothèse, qui n’a pas que des défauts. Et, qu’on le veuille ou non, qui est le fruit du choix des Français dans les urnes. Ne pas l’accepter reviendrait à commettre un déni de démocratie…Nous y reviendront, bien sûr, la semaine prochaine. D’ici là, allez voter !
L’équipe de l’ASFE