La campagne des élections législatives est lancée. Les candidats ne disposent que de quelques jours pour convaincre. Les électeurs, dont certains seront déjà partis en vacances les 30 juin (le 29 pour les Français des Amériques) et surtout 7 juillet (le 6 pour les Français des Amériques), doivent prendre leurs dispositions pour pouvoir voter : le nombre de demandes de procuration a atteint des records en quelques jours. Les Français résidant à l’étranger, en cette période estivale, sont particulièrement concernés, même si la possibilité de vote électronique devrait permette de limiter les dégâts de l’abstention (en espérant que les problèmes de réception de certains codes nécessaires pour le vote ne se reproduisent pas, ce qui est difficile à garantir avec une organisation à si courte échéance).
La dissolution sitôt prononcée par le président de la République le soir du 9 juin, après les élections européennes, un jeu d’alliances ou de ruptures, national ou local, a aussitôt fait la une de l’actualité tout au long de la semaine dernière. On connaît désormais la liste officielle des candidats par circonscription. Même s’il n’est pas toujours facile de se repérer dans la forêt des candidatures, globalement, ces législatives mettent aux prises trois blocs : le Rassemblement national et quelques alliés venus de Reconquête avec Marion Maréchal et de la droite tendance Eric Ciotti ; le Nouveau Front Populaire, plus large que la Nupes et réunissant aussi bien La France insoumise, que le Parti communiste, les Ecologistes et le Parti socialiste ; l’axe « centriste » autour de la majorité sortante à laquelle devraient venir se greffer des candidats de centre gauche ou de centre droit, au terme d’un pacte de non-agression, c’est-à-dire une candidature unique dès le premier tour.
Les premières études d’opinion réalisées donnent le RN largement en tête, confirmant ainsi la dynamique constatée aux européennes. La gauche réunie arrive en deuxième position, loin devant la majorité sortante. Il convient néanmoins d’attendre que les candidats installent leur campagne dans leur circonscription car des considérations locales peuvent influencer le vote.
Trois remarques s’imposent déjà à la lumière du climat politique actuel. Elles expriment des inquiétudes. La première, très vive, porte sur les promesses proférées par les uns et les autres : elles paraissent relever, notamment sur le front économique, d’une générosité difficilement compatible avec une France surendettée, évoluant au sein des institutions européennes et des engagements pris. La deuxième soulève la difficulté pour chacun des trois blocs d’obtenir une majorité absolue pour pouvoir gouverner sans être exposé à des motions de censure à répétition : cet objectif semble hors de portée, sauf peut-être pour le RN. La troisième inquiétude provient du respect des institutions : en cas de blocage, aucune dissolution ne sera possible pendant un an. Que fera alors le président de la République ?
L’équipe de l’ASFE