L’explosion du paysage politique français continue. Commencée en 2017 avec l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, elle est loin d’être achevée. Mais si le chef de l’Etat en était le maître d’œuvre jusqu’à présent, il doit aujourd’hui composer avec les forces contraires d’une opinion publique plus imprévisible que jamais.
En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale à l’issue des élections européennes archi dominées par le Rassemblement national, il a affirmé vouloir « écrire l’histoire plutôt que de la subir ». Rien ne dit que les élections législatives lui en donnent le pouvoir. Une seule certitude prévaut : toutes les formations politiques sont sens dessus dessous, minées de l’intérieur, proches de l’implosion. Leurs dirigeants et militants sont divisés sur le bon choix à faire : s’allier, procéder à des accords de partis ou défendre ses couleurs, quitte à perdre les 30 juin et 7 juillet prochains.
De trois choses l’une désormais à l’issue des élections législatives, si l’on en croit les études d’opinion. La première hypothèse est celle d’une large victoire du Rassemblement national, qui obtiendrait la majorité absolue au Palais Bourbon. Elle n’est pas à exclure : le ras de marée des européennes a placé le RN en tête dans 96 départements sur 101. Dès lors, la poussée peut très bien se poursuivre à quelques semaines d’intervalle. Même si le mode de scrutin n’est pas le même, sans doute moins avantageux pour le Rassemblement national.
La deuxième serait celle d’une majorité relative pour le RN et d’un émiettement encore plus grand des groupes politiques, compte tenu de leurs divisions intestines, que dans l’Assemblée sortante. Il y aurait fort à parier que la France serait encore moins gouvernable que depuis 2022. D’autant plus que le premier ministre serait un adversaire du président de la République.
La troisième hypothèse serait celle d’un sursaut de la majorité sortante. Elle parviendrait à se maintenir, sans être absolue tellement l’objectif paraît inaccessible. Dans ce cas, Emmanuel Macron éviterait une cohabitation mais la fin de son mandat resterait compliquée, toujours à la recherche de compromis.
Le feuilleton de la campagne des législatives ne fait que commencer, nous en reparlerons…
L’équipe de l’ASFE