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Nouvelle-Calédonie : comment préparer l’avenir ?

Emmanuel Macron a fait le choix d’aller lui-même en Nouvelle-Calédonie cette semaine. Sans doute était-ce la meilleure décision à prendre pour tenter de mettre fin aux violences sur place et de renouer le dialogue entre toutes les composantes de la population et le pouvoir en métropole. Pour montrer aussi l’importance qu’attache Paris à ce bout de France situé au milieu de l’océan Pacifique.

Le chef de l’Etat et le gouvernement payent-ils des erreurs de méthode dans la conduite du processus d’ouverture du corps électoral, figé depuis les accords de Nouméa de 1998  ? Ils ont peut-être confondu vitesse et précipitation après les trois référendums d’autodétermination organisés en 2018, 2020 et 2021. Les deux premiers ont donné la victoire au maintien de l’archipel dans la France. Le troisième également, mais son boycott par la communauté kanake en a diminué la légitimité.

Même si la majorité de la population, constituée de Calédoniens originaires à la fois d’Europe, d’Asie (Japon, Indonésie, Chine…) et des îles du Pacifique (Vanuatu, Fidji, Salomon, Wallis et Futuna…), n’entend pas larguer les amarres avec la métropole, il était nécessaire le préparer l’avenir de la Nouvelle Calédonie avec tout le monde. Précaution qui a été, semble-t-il, négligée. Pour cela, le Président de la République doit trouver les solutions qui ménageront toutes les susceptibilités. L’adoption, par le Congrès réuni à Versailles, de la réforme électorale pour les élections provinciales peut intervenir plus tard, et non au début de l’été, comme prévu.

L’archipel porte un surnom, péjoratif, qui lui va mal. Le « Caillou » est riche de son sous-sol et, pour ce motif, très convoité. À 18 000 kilomètres de la métropole, là où se joue le destin du monde entre les États-Unis et la Chine, il occupe une position stratégique. Pékin, qui est déjà en train de faire main basse sur les îles de l’arc mélanésien regarde la Nouvelle-Calédonie avec les yeux de Chimène. La mise en valeur du nickel, principale ressource locale, a gravement souffert d’un manque d’adaptation à la concurrence et à la demande. Si la Chine, grosse consommatrice, s’emparait du magot, nul doute qu’elle saurait en tirer profit. La zone économique exclusive qui entoure les îles est l’autre atout calédonien. Elle représente 20 % du domaine maritime français, qui, grâce à elle, figure au deuxième rang mondial derrière celui des Américains. Ce « Far East » des eaux constitue un eldorado que beaucoup de pays jalousent à Paris.

C’est donc actuellement l’influence de la France dans le monde qui est en jeu.

L’équipe de l’ASFE

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