Alors que, depuis quarante ans, la désindustrialisation de la France a profondément transformé le visage de notre pays, constater que l’attractivité de ce dernier est grande pour nombre d’investisseurs étrangers est aujourd’hui réconfortant. C’est, en quelque sorte, le message du sommet « Choose France », qui s’est tenu à Versailles en début de semaine. Malgré la conjoncture économique et géopolitique incertaine, la septième édition de ce rendez-vous lancé par Emmanuel Macron, en 2018, a donné satisfaction.
Le montant total des investissements s’est élevé à plus de 15 milliards d’euros. « C’est plus qu’une lueur d’espoir, c’est un grand succès », s’est félicité le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. D’année en année, l’objectif de l’opération est clair : permettre à la France de redevenir une grande nation industrielle et de production. La crise sanitaire du Covid, la guerre en Ukraine, un certain allègement de la fiscalité des entreprises ont incité, semble-t-il, les entreprises à diversifier géographiquement leurs investissements et à choisir la France, où la stabilité des institutions et la qualité des services publics, en dépit des critiques, sont vues comme des atouts. « C’est la preuve d’une confiance dans notre pays », a souligné de son côté le chef de l’Etat, en visitant une usine de frites surgelées McCain dans la Marne, alors que le géant canadien a annoncé 350 millions d’euros d’investissements nouveaux pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français.
A l’heure où l’intelligence artificielle fait une entrée fracassante dans nos sociétés, plus de six milliards d’euros d’investissements dans ce secteur ont été enregistrés à cette occasion. Emmanuel Macron n’a jamais caché son ambition de faire de la France un leader européen de l’IA. L’ambition est de doter notre pays de centres de données (data-centers) capables de fournir une puissance de stockage et de calcul sans précédent. Microsoft va investir plus de 4 milliards d’euros en France. La firme Amazon va consacrer, quant à elle, 1,3 milliard à la construction d’un data center pour sa filiale cloud AWS, et Equinix, 630 millions d’euros. L’opérateur télécom japonais KKDI (Telehouse) va miser un milliard d’euros pour son activité IAà Paris, dans les Yvelines, dans la région Sud.
Comme il n’y a pas d’industrie sans financements, Paris peut aussi se réjouir de l’engouement des banques internationales pour la capitale française. L’Américaine Morgan Stanley y a inauguré son nouveau campus européen où sera développé le centre mondial de recherches financières du groupe. La principale banque émiratie, First Abu Dhabi Bank, et son homologue nigériane, Zenith Bank, vont, de leurs côtés, ouvrir un bureau à Paris.
Non, la France n’est pas un pays à bout de souffle…
L’équipe de l’ASFE