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Cri d’alarme sur les comptes publics

« Nous sommes au pied du mur », annonçait déjà, il y a quelques semaines, le Premier président de la Cour des Comptes – Pierre Moscovici – au sujet du niveau d’endettement de la France. Ce cri d’alarme a été confirmé mardi : alors que le Gouvernement tablait sur un déficit public de 4,9% pour 2023, l’INSEE a annoncé qu’il s’élevait finalement à 5,5% du PIB, soit 6 points de plus que prévu. Pour Pierre Moscovici, ces chiffres constituent un « dérapage rare » de l’exécution des dépenses de la part du Gouvernement. 

Le déficit public français pour 2023 atteint ainsi 154 milliards d’euros. En cause : une baisse notable des recettes fiscales par rapport aux deux années précédentes, mais aussi une stagnation de la croissance, remettant en cause les projections budgétaires pour 2024. La dette publique au sens de Maastricht atteint désormais 110,6% du PIB, soit 3101,2 milliards d’euros. Les dépenses publiques représentent toujours 55% du PIB, faisant de la France un des pays avec le déficit public, la dette et les dépenses publiques, les plus élevés de la zone euro. 

De quoi grever non seulement la crédibilité du Gouvernement – et en particulier de son Ministre des Finances, Bruno Le Maire, qu’on dit sur la ligne de départ pour les prochaines élections présidentielles – mais aussi la campagne des élections européennes, alors que la majorité accuse déjà un retard dans les sondages très important. Ceci sans même compter sur le fait que, dans un mois, les principales agences de notation doivent rendre leur verdict sur la France, avec une note pouvant difficilement, dans ce contexte, éviter d’être rabaissée. 

Pour autant, Bruno Le Maire refuse toujours catégoriquement d’augmenter les recettes publiques par une hausse des impôts. Il a en effet estimé à la radio mardi matin qu’« on peut parfaitement faire des économies sur la dépense publique sans aller piocher dans les poches des Français ». Toutefois ce levier – le seul qui demeure crédible pour revenir avant 2027 sous la barre des 3% de déficit – semble difficile à éviter, et l’idée commence à faire son chemin au sein de Renaissance. En accord avec les Français : un sondage Viavoice également publié cette semaine révèle qu’ils sont 52% à vouloir un « nouvel impôt sur la fortune » et 65% « une taxation temporaire sur les superprofits des entreprises ». Peut-être la réalité des chiffres contraindra t-elle Bruno Le Maire à changer d’avis… 

L’équipe de l’ASFE

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