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Le conflit israélo-palestinien refait surface dans une horreur absolue

Il y a des actes, les plus ignobles, les plus glaçants, auxquels le droit international a donné un nom : ce sont les « crimes contre l’humanité ».

Cinquante ans après la guerre du Kippour d’octobre 1973, Israël a été frappé en son cœur le 7 octobre 2023, un jour de fête, celui de Sim’hat Torah et de shabbat. Comment ne pas penser que les assaillants palestiniens du Hamas n’avaient pas en mémoire cette date anniversaire ? Comme en 1973, l’attaque a eu lieu un jour sacré du calendrier juif. Comme en 1973, les services de renseignements de l’Etat hébreu n’ont rien vu venir. Comme en 1973, les responsables politiques, la travailliste Golda Meir hier, le conservateur Benyamin Netanyahou aujourd’hui, avaient baissé la garde.

Pourtant, comparaison n’est pas raison. Ces deux événements ne sont comparables que jusqu’à un certain point. Alors que celui de 1973 opposait des armées régulières – une coalition syro-égyptienne contre Tsahal -, l’attaque de samedi dernier relève davantage de la guerre asymétrique, entre un mouvement terroriste et un Etat dont les civils – bébés, enfants et vieillards compris – sont pris pour cibles. Cette agression rappelle plutôt les attentats terroristes d’al-Qaida du 11 septembre 2001, ou la barbarie de Daesh. Une agression spectaculaire, coordonnée, méticuleuse, où le seul objectif semble être de pousser, chaque fois un peu plus loin, notre civilisation dans l’horreur absolue.

Les images qui circulent sont insoutenables. La douleur des victimes et de ceux qui attendent leurs proches, harassante. Elle révèlent, s’il en était encore besoin, que les êtres humains sont parfois capables du pire. Y compris nier à leurs adversaires les plus innocents tout semblant d’humanité.

Seconde différence : si l’offensive arabe de 1973 était destinée à la récupération de territoires perdus en 1967 pendant la guerre des Six Jours – la péninsule du Sinaï par les Egyptiens et le plateau du Golan par les Syriens -, celle d’octobre 2023 s’inscrit dans la rhétorique habituelle du Hamas, qui poursuit sa mission : rayer Israël de la carte. Les terroristes palestiniens ont évidemment profité du désordre qui règne actuellement dans l’Etat hébreu, mis sens dessus dessous depuis de longs mois par la réforme de la justice initiée par le gouvernement très droitier de Netanyahou, mais qu’une grande partie de la population rejette.

Relayée au second plan de l’actualité par l’invasion russe en Ukraine, la déstabilisation du Sahel, les problèmes intérieurs de la Chine ou encore par la guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, le conflit israélo-palestinien que l’on croyait endormi refait surface, avec une violence que nul ne pouvait soupçonner. Même si chacun de ces accès de fièvre répond à une singularité géopolitique, tous participent à la montée d’un anti-occidentalisme virulent dans le monde.

Cette fois cependant, les exactions commises dépassent toute poursuite d’une revendication territoriale complexe. Les atrocités commises par le Hamas représentent une nouvelle entaille profonde et une marque indélébile dans l’histoire d’un peuple qui a déjà vécu l’insoutenable. Au-delà de la communauté juive, ces attaques constituent une meurtrissure profonde pour l’ensemble de notre civilisation, une faute humaine, dont-on ignore, à cette heure, comment il sera possible de s’en relever.

L’équipe de l’ASFE

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