Rencontre avec Jean-Pierre Bansard, Fondateur de l’ASFE et Sénateur des Français de l’étranger.
Pour la première fois, l’ASFE présente une liste pour les sénatoriales où vous n’êtes pas vous-même tête de liste, étant déjà élu.
Qu’est-ce que cela signifie pour le mouvement que vous avez créé ? Quels sont pour vous et l’ASFE les enjeux du scrutin des samedi 16 et 24 septembre 2023 ?
Je suis très heureux que l’ASFE présente une liste où je ne suis pas présent ! L’ASFE ne m’appartient pas, elle ne m’est pas réservée pour les élections sénatoriales, et cette candidature le démontre bien. L’ASFE est un mouvement à part entière, qui a vocation à présenter des candidats à toutes les élections où nous jugerons cela pertinent, indépendamment de ma personne.
Plus l’ASFE aura d’élus – et en particulier des sénateurs – plus nous serons en mesure d’aider et d’assister les élus de proximité dans leur engagement quotidien au service des Français établis hors de France.
Que pensez-vous de la liste menée par Evelyne Renaud-Garabedian, votre numéro 2 en 2017 ?
Je trouve la liste très solide. Elle est composée de personnalités fortes, profondément engagées dans la défense des Français de l’étranger. Elles ont été choisies de manière collective et consensuelle par notre comité d’investiture.
Chaque personne de cette liste est très représentative à la fois de son continent mais aussi de ce que nous avons souhaité faire de l’ASFE depuis des années : un mouvement mondial, crédible, sérieux, qui apporte quotidiennement son soutien aux Français établis hors de France, où qu’ils se trouvent dans le monde.
Ce sont aussi des personnalités profondément engagées avec l’ASFE et qui croient en notre projet transpartisan. Des personnes avec qui nous travaillons depuis longtemps, dont nous mesurons tous les jours la réalité de l’engagement, et qui par conséquent ne se retrouvent pas sur cette liste par hasard.
Que pensez-vous globalement de la campagne des sénatoriales 2023 pour les Français de l’étranger où, pour la première fois depuis longtemps, vous n’êtes pas directement partie prenante ?
Sincèrement, je trouve que cette campagne a été déplorable. Le nombre de listes est extrêmement élevé, avec des candidatures sorties un peu de nul part et des noms dont on entendra plus parler dans quelques jours.
Tout le monde peut se présenter aux élections, c’est un droit absolu. Mais ce n’est pas normal de débarquer devant les grands électeurs quelques semaines avant la date des élections, comme s’ils s’étaient soudain découvert une profonde passion pour les Français de l’étranger, ou qu’ils avaient construit un véritable projet.
Vouloir être Sénateur, c’est une ambition qui peut se comprendre, et ce n’est pas moi qui vais dire le contraire. Mais il faut aussi porter quelque chose, apporter quelque chose. Autrement c’est, me semble t-il, un manque de respect envers les élus consulaires.
Les dissidences se sont également multipliées, et c’est dommage car cela ne donne vraiment pas une bonne image des raisons de l’engagement pour nos concitoyens.
Par ailleurs, j’ai trouvé que les attaques politiciennes de bas étage étaient particulièrement nombreuses cette année. Si nous n’avons pas atteint le caniveau, nous n’en sommes vraiment pas loin. Il y avait toujours eu, jusqu’à présent – en tout cas dans les campagnes que j’ai connues – une sorte de noblesse des candidats et de leurs équipes, une forme de respect, qui aujourd’hui a largement disparue.
Vous avez créé l’ASFE en 2014, mouvement transpartisan exclusivement dédié aux Français établis hors de France. Que pouvez-vous dire se son évolution depuis cette date ? Êtes-vous satisfait du chemin parcouru ?
Je suis extrêmement satisfait du chemin parcouru et, je dois le dire, assez fier. Nous avons toujours conservé notre ligne de conduite : agir uniquement pour le bien des Français de l’étranger, en faisant le moins de politique possible.
Nous avons toujours dit que l’ASFE travaillait au-delà des sensibilité politiques, et c’est ce que nous mettons en œuvre tous les jours.
Aider les Français de l’étranger, répondre à leurs interrogations, les devancer, les susciter… nous le faisons au quotidien, peu importe leur pays de résidence, leur religion, leur couleur de peau ou leur sensibilité politique. La seule chose qui compte, c’est qu’ils soient Français.
Comment voyez-vous l’avenir de l’ASFE ?
L’ASFE est devenue, au fil des années et de son travail, le parti des Français de l’étranger. Cela ne changera pas. L’ASFE a vocation à continuer à grandir, et se dépasser en permanence. Je resterai toujours présent à l’ASFE, pour donner les lignes de direction principales.
L’organisation de l’ASFE est faite de telle sorte que tout ce travail se poursuivra. Nous avons mis en place une gouvernance compétente avec des personnes exceptionnelles, auxquelles j’apporterai toujours tout mon soutien.