L’entrée dans l’été et les vacances qui se profilent sont, en principe, annonciateurs d’un ralentissement de l’actualité. Cette année marque une exception en France. La mort d’un adolescent – Nahel – au volant d’une voiture, tué par un policier pour un refus d’obtempérer, a renversé le fragile équilibre retrouvé depuis quelques semaines. Le décès de ce jeune homme, dramatique et inacceptable, semble avoir mis le feu à la poudrière.
Le monde entier a assisté à l’affligeant spectacle de jeunes provoquant les forces de l’ordre, brûlant des bâtiments publics et pillant des commerces. Des élus de la République ont été pris pour cible. Petites villes comme grandes métropoles ont été exposées à des saccages. Et pour la deuxième fois en quatre mois, le président de la République a été obligé de modifier son agenda diplomatique. Au mois de mars, les manifestations contre la réforme des retraites l’avaient conduit à reporter la venue du roi Charles III. Cette semaine, il a logiquement annulé sa visite d’Etat de trois jours en Allemagne.
De quoi cette explosion de violences est-elle l’expression ? Les circonstances de la mort du jeune Nahel, 17 ans, n’expliquent pas tout, tant s’en faut. Ces émeutes nocturnes trouvent leurs racines ailleurs. Nombre d’observateurs mettent cette violence sur le compte de la pauvreté et de l’abandon des quartiers de banlieue. La vie n’y est pas rose, mais les efforts engagés par l’État depuis quarante ans pour y améliorer la vie quotidienne sont réels. Selon la Cour des comptes, dix milliards d’euros y sont dépensés chaque année, en plus des sommes affectées à la rénovation urbaine.
Les causes de ces troubles sont également à chercher du côté d’un certain malaise identitaire. Beaucoup sont de très jeunes adolescents, biberonnés aux réseaux sociaux. Révoltés, ils détruisent tout, sans réfléchir aux conséquences, dans des déchaînements de haine qui évidement font peur. Espérons que l’accalmie de ces derniers jours puisse durer…
L’équipe de l’ASFE