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« Le rôle de la Caisse des Français de l’Étranger est d’assurer la continuité de la Sécurité sociale pour tous les Français résidant à l’étranger »

médecin argent

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Xavier Dubourg de la Tour est Conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription de Maurice et des Seychelles. En mars 2022, il a été élu au Conseil d’administration de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), pour le collège de représentants des adhérents. Il revient sur le rôle de la CFE et ses perspectives d’évolution.

Rappelons que le rôle de la Caisse des Français de l’Étranger est d’assurer la continuité de la Sécurité sociale française pour tous les Français et européens qui résident à l’étranger et ce dans trois domaines : la santé, les risques professionnels et la retraite. La CFE ou caisse des Français de l’Etranger bénéficie d’un statut hybride public/privé.

Depuis mars 2022, un nouveau conseil d’administration composé de 21 membres siège à la gouvernance de la Caisse des Français de l’Etranger. Parmi eux nous sommes 15 élus à représenter les assurés.

De l’extérieur, la vision est totalement différente tant il est difficile d’évaluer la marge de manœuvre, d’autonomie de la caisse. De l’intérieur, celle-ci est limitée et ne peut pas être comparée à la liberté d’actions des assureurs privés.

Malgré un statut privé, la CFE doit répondre à des contraintes statutaires concernant l’embauche de personnel qui doit impérativement être issu de la Sécurité sociale ou détaché d’un ministère. Cela limite considérablement le choix dans le recrutement.

Deuxième contrainte qui en est le socle : la tutelle. En effet nous dépendons d’une convention de partenariat triennale avec la direction de la sécurité sociale. Cette convention qui nous lie est fondamentale puisqu’elle établit d’une manière formelle les objectifs de la CFE pour les années à venir : comptables, financiers, de ressources humaines, de gestion courante et de développement c’est notre matrice. Celle-ci vient d’être renouvelée pour la période 2022-2025.

Dans quel état d’esprit travaille le nouveau conseil d’administration ? Quels sont les principaux chantiers ? Un cap une gouvernance un consensus

La période d’observation est aujourd’hui passée après bientôt un an et 3 conseils d’administration, dont 2 en présentiel. A ce jour mon observation personnelle est la suivante. Les administrateurs sont conscients des problématiques actuelles : retards important dans le traitement des dossiers, l’équilibre financier, des contraintes de gestion, une augmentation des coûts de santé, fédérer de nouveaux adhérents pour le développement indispensable du nombre de cotisants.

Pendant ces séances de travail que ce soit en CA ou en commission –  pour ma part, la Commission stratégie commerciale et développement –  j’ai pu observer des administrateurs compétents investis, chacun y partage son savoir.

En tant qu’ancien courtier d’assurances, j’y apporte mon expérience commerciale pour le développement et la gestion du risque. Les clivages politiques sont mis de côté au profit d’un même objectif : améliorer tout en assurant la pérennité de la caisse.

Faut-il s’attendre à des changements en 2023 ?

Du positif et une réalité : celle de l’augmentation des frais de santé. Depuis plusieurs années, la CFE n’a pas réajusté ces cotisations alors que les assureurs privés appliquent systématiquement la hausse des coûts de santé et de gestion.

La réouverture d’un bureau à Paris rue de la Pépinière (proche de la gare saint Lazare) dans le courant de l’année est une démarche de proximité pour mieux servir les Français de l’étranger.

Comment expliquez-vous cette hausse ?

Le gel d’une augmentation pendant plusieurs années, alors que les coûts de santé et de gestion augmentent chaque année. Il en va de la survie de la caisse, un redressement était nécessaire.

Qu’est-ce qui fonctionne bien à la CFE ? Inversement, que faudrait-il réformer ?

Il faut saluer la solidarité apportée par la catégorie aidée qui permet de fournir une couverture sociale à ceux qui ont un revenu qui ne leur aurait pas permis d’adhérer.

Les retards cumulés sur les traitements des dossiers et des remboursements ne sont plus acceptables, ainsi des mesures ont été prises pour palier le mieux possible cette attente. Cela prendra du temps mais nous y parviendrons.

L’adaptabilité avec de nouveaux moyens informatiques pour lisser ce ‘back office’ fera la différence, nous espérons que l’année 2023 sera porteuse de bonnes nouvelles.

Pour une réelle réforme de la caisse, celle-ci doit pouvoir obtenir une souplesse de gestion, car nous sommes une caisse d’adhésion volontaire et la marge de manœuvre nous est balisée.

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Rassurez-vous nous regardons tous dans la même direction, cela ne veut pas dire que nous sommes tous d’accord !

Xavier Dubourg de la Tour, Conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription de Maurice et des Seychelles et administrateur de la Caisse des Français de l’étranger (CFE)
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