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Présidentielle 2022 : une campagne courte et fortement perturbée par la guerre en Europe

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Alors que les canons tonnent en Ukraine, la campagne électorale est officiellement lancée en France. Le Conseil constitutionnel a donné, en ce début de semaine, le nom des douze candidats qualifiés pour concourir. Il s’agit donc, d’après l’ordre tiré au sort par les « sages » de la rue de Montpensier, des postulants suivants : Nathalie Arthaud (LO), Fabien Roussel (PCF), Emmanuel Macron (LREM), Jean Lassalle (Résistons!), Marine Le Pen (RN), Eric Zemmour (Reconquête!), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (écologiste), Valérie Pécresse (LR), Philippe Poutou (NPA) et Nicolas Dupont-Aignan (DLF).

Ils sont un de plus qu’en 2017. Six d’entre eux revendiquent leur appartenance à la gauche, quatre à la droite ; le président sortant incarne le centre tandis que le Béarnais Jean Lassalle entend, comme il y a cinq ans, défendre les couleurs de la France authentique, de la ruralité et du régionalisme.

Un mois nous sépare du premier tour de scrutin, le 10 avril. Autant dire que la campagne sera très courte et largement perturbée par la guerre en Europe. Déjà le grand favori semble être Emmanuel Macron qui caracole en tête dans les sondages, en popularité comme en intentions de vote. Le conflit ukrainien l’avantage-t-il ? La plupart des observateurs l’affirment. En pareille circonstance, les Français ont tendance à se ranger derrière le chef en place, surtout si celui-ci ne fait pas d’erreurs. Le locataire de l’Elysée tient, qui plus est, un rôle prépondérant puisqu’il est le seul responsable occidental à s’entretenir régulièrement avec Vladimir Poutine. Sa fonction de président du conseil de l’Union européenne pendant six mois favorise ce dialogue.

La menace nucléaire brandit par le maître du Kremlin ne peut aussi que marquer les esprits et desservir les candidats qui, dans un passé récent, étaient plus qu’indulgents avec le président russe. Ce sont les mêmes qui ont toujours critiqué la construction européenne. Or, dans l’adversité, jamais l’Union européenne n’est apparue aussi utile et nécessaire. Il est certain qu’en Européen convaincu, Emmanuel Macron se servira de cet argument dans sa campagne électorale.

Aucune élection n’est jamais jouée d’avance, mais nombre de candidats concourent aujourd’hui, sans le dire, en vue de la recomposition du paysage électorale après la présidentielle. Et la gauche et la droite risquent effectivement d’être dans l’obligation de se réinventer complètement, peut-être dès les élections législatives, en juin prochain.

L’équipe de l’ASFE

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