Tout d’abord, je ne puis qu’adresser tous mes vœux de bonne et heureuse année à tous nos concitoyens dans le monde. Leur souhaiter une bonne santé, ce qui est plus que jamais de mise, beaucoup de joies, de succès mais aussi de sérénité et de résilience qui est un mot qui prendra de plus en plus d’importance dans les années qui viennent.
L’année 2021 comme ce début d’année 2022 a été marquée par l’épidémie covid qui se développe en Europe actuellement comme un nuage de poudre. L’OMS attend que 50 % des Européens aient été contaminés dans les semaines qui viennent. L’épidémie a également repris violemment en Chine, aux États-Unis et globalement dans l’hémisphère nord compte tenu de la saison actuelle de l’hémisphère sud. Il est clair que cette épidémie a un impact considérable tout d’abord sur nos vies quotidiennes mais également sur notre manière de penser l’avenir. La réduction massive des déplacements, le développement du télétravail, mais aussi le constat de notre dépendance à des produits basiques que nous ne fabriquons plus, la question des brevets sur les vaccins et la disponibilité desdits vaccins dans les pays du Sud sont des sujets désormais sur la table. Mais, au-delà de ces sujets, celui des risques de pandémies à venir en raison notamment de la multiplication des zoonoses elles-mêmes liées à l’élevage en batterie d’une part, à la disparition des espaces de vie pour la faune sauvage qui est donc en proximité avec la faune domestique, d’autre part.
Ceci conduit directement à la question de la perte de biodiversité qui s’accélère alors même que les effets du dérèglement climatique sur le vivant ne sont qu’à leur tout début. L’année 2021 a été marquée par une accélération de phénomènes inquiétants et anormaux (vortex au Canada, mégafeux en Amérique du Nord et en Russie, inondations géantes en Allemagne et en Belgique, fonte accélérée des glaces dans le grand nord, apparition des deux premières zones inhabitables pour l’homme sur la planète..) et le rapport publié récemment au niveau européen souligne que les sept années qui viennent de s’écouler ont été les plus chaudes depuis que l’on mesure les températures.
Face à cette accélération des effets du règlement climatique, la mise en ordre de bataille des sociétés sur le plan économique, sociétal, organisationnel est d’une extrême lenteur. Le succès du récent film « Don’t look up » témoigne assez bien de notre comportement global. Cette situation ne va pas durer car elle ne peut pas durer, même si le monde pétrolier (État et sociétés) résiste relativement bien à la volonté de changer de base énergétique. En effet, confrontées aux effets irréversibles et surtout incoercibles des phénomènes qui vont se produire dans les 15 ans qui viennent (et qui sont déjà inscrits dans la réalité quels que soient nos actions puisqu’ils résultent des émissions déjà émises), les sociétés vont se montrer à la fois de plus en plus violentes et de plus en plus exigeantes. La réponse ne peut pas venir des seuls Etats et, un nouveau monde économique se dessine déjà.
A cet égard, malgré ses faiblesses et les critiques qui lui sont régulièrement adressées, l’Union européenne avec le Green Deal et la taxonomie témoigne d’une volonté politique de mettre en place une véritable transformation économique. La définition des investissements durables avec des critères techniques précis, des changements importants dans les obligations de comptabilité extra financière des grandes et moyennes entreprises d’une part des organismes de financement et des banques d’autre part, visent à rendre de plus en plus difficiles des choix d’investissement incompatibles avec l’objectif des 2°.
Les sommes astronomiques (1750 milliards d’euros) réunies dans les différents programmes européens d’ici 2030 dont la majeure partie doit précisément viser à la transition énergétique et économique, indépendamment du financement de la transition digitale, seront fléchées sur les investissements durables. 2030 est très proche et la pandémie de covid nous a appris que les bouleversements pouvaient être très rapides. Les opportunités économiques comme les pertes massives d’actifs menacés par le dérèglement climatique vont se multiplier pour les entreprises. Pour les particuliers, les adaptations rendues nécessaires par changement du milieu et les hausses de coûts de matières premières et d’énergie vont induire de nouveaux comportements. 2022 sera donc bien une année de transition.