Le coronavirus reprend l’offensive. Partout dans le monde, l’inquiétude grandit. Une grande différence distingue néanmoins la période actuelle des précédentes. La vaccination massive des populations limite considérablement le développement des formes les plus graves de la maladie. On le sait, le seuil de tolérance dépend de la capacité des systèmes de santé à accueillir les patients les plus atteints. Est-ce à dire que nous allons devoir apprendre à vivre avec la Covid-19 comme avec la grippe, moyennant une vaccination annuelle ? Peut-être : les autorités les plus compétentes ne l’excluent pas. Reste, au-delà des inconnues liées à cette pandémie, la question de l’acceptation des contraintes que celle-ci engendre.
L’obligation vaccinale d’une part, faite notamment aux personnels hospitaliers ; l’obligation de se soumettre à certaines règles d’autre part, comme le port du masque, la détention d’un passe, le respect de gestes barrières… On le voit cette politique sanitaire passe mal ici ou là, voire très mal. Aussi bien dans des pays réputés pour la rigueur de leur discipline collective – ainsi en Autriche ou aux Pays-Bas – que sur des territoires comme la Guadeloupe et la Martinique, dans les Antilles françaises.
Tous ces mouvements d’humeur, de colère, ne sont pas comparables et trouvent leurs racines dans des explications, à chaque fois, singulières. Leur dénominateur commun est cependant la défiance envers l’autorité centrale. Cela est évidemment révélateur d’une crise démocratique qui s’accentue avec l’apparition des réseaux sociaux, facilitateurs de tous les excès et de toutes les dérives.
Cette tension prend un relief tout particulier en France, à cinq mois de l’élection présidentielle. Après quelques ratés qui ont fait couler beaucoup d’encre au début de la pandémie – sur les masques, le dépistage, notamment -, notre pays s’en sort plutôt bien car son taux de vaccination est l’un des plus élevés au monde : autour de 75 %. Pour autant, l’épidémie n’est pas finie, et donc les restrictions de liberté ne le sont pas, non plus. La montée d’une certaine exaspération dans la population est, en conséquence, à redouter. Et pas seulement dans les Outre-mer.
L’équipe de l’ASFE