Dans sept mois, les Français seront appelés aux urnes pour choisir leur prochain président de la République. La crise sanitaire et ses conséquences – économiques, sociales, psychologiques – sont dans toutes les têtes, mais la campagne électorale commence à se faire entendre dans les médias : les candidatures se précisent et les propositions fusent. L’insécurité, la souveraineté industrielle, la croissance et le pouvoir d’achat sont au cœur du débat. Les urgences sont telles qu’il paraît bien loin le temps où l’on jugeait nécessaire de réfléchir au « monde d’après ». L’actualité commande de ne pas attendre pour agir.
Rarement, dans l’histoire de la Vème République, autant de candidats, déclarés ou putatifs, se seront présentés sur la ligne de départ. Cet éparpillement est-il un signe de bonne santé de la démocratie française ou, au contraire, la manifestation d’une vie politique en mal de chefs incontestés et incontestables ? Les niveaux d’abstention relevés aux derniers scrutins et l’expression désordonnée de colères diverses et variées ces dernières années incitent évidemment à retenir la seconde grille de lecture.
Dans ces conditions, nul ne peut prédire ce que sera le deuxième tour de la présidentielle de 2022. Même Emmanuel Macron, qui n’a encore rien dit de ses intentions, mais qui devrait vraisemblablement briguer un nouveau mandat, ne serait pas assuré d’y figurer. Pas plus que Marine Le Pen, qui s’était qualifiée en 2017 et qui est, aujourd’hui, perturbée dans sa campagne par l’omniprésence médiatique d’Eric Zemmour. S’il finit par être candidat, le journaliste-polémiste risque fort de faire « turbuler le système ». On sait désormais que le prétendant du parti LR ne sera connu qu’à la fin de l’année. A gauche, il y a pléthore de prétendants. A Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et Fabien Roussel pour les communistes, vont s’ajouter un ou deux écologistes, Anne Hidalgo et, sans doute, deux représentants de la gauche anticapitaliste. Cela fera beaucoup de monde pour un gâteau qui s’est réduit comme peau de chagrin : si l’on en croit les études d’opinion, toutes les forces de gauche réunies peinent à dépasser 30 % des intentions de vote.
L’équipe de l’ASFE