On peut ne pas aimer les écologistes. On peut aussi ne pas aimer le facteur mais il faut bien recevoir le courrier qu’il distribue. L’écologie n’est plus un choix. C’est un impératif qui va de manière beaucoup plus rapide et beaucoup plus profonde que certains le croient transformer nos vies. Non pas parce que brutalement, tous nos concitoyens à commencer par ceux de l’étranger seraient devenus verts. Mais parce qu’il n’existe aucun choix si ce n’est celui d’une disparition possible de très nombreux êtres humains voire de notre espèce.
Les faits sont implacables et qu’il s’agisse des rapports du GIEC (groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) ou de ceux de l’IPBES (plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) les projections sont catastrophiques. On pourrait y ajouter les rapports médicaux qui montrent les liens entre les pandémies et les sujets climat et biodiversité et qui appellent à une action urgente et profonde pour éviter des pandémies plus graves que celle que nous vivons.
Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Jusqu’à présent, les défis écologiques ont été d’abord niés, puis considérés comme très secondaires par rapport aux exigences de la croissance économique, puis utilisés comme outils de greenwashing pour pouvoir continuer sur le mode business as usual. Autrement dit, dans tous les cas de figures y compris les meilleurs, la question des ressources, de la destruction des milieux, du dérèglement climatique, des pathologies croissantes ont été traitées de manière secondaire par rapport à l’objectif économique. Cela signifie que les effets négatifs dus à des économies externes n’étaient pas ou peu pris en compte et ne s’imposaient pas à l’agenda économique.
Nous entrons dans un changement de système ou changement de paradigme. C’est en effet désormais ce que la planète peut supporter et les ressources dont elle dispose qui vont configurer notre organisation économique et sociale. La transformation, car il ne s’agit pas d’une simple évolution, va être très rapide et très profonde. La bonne nouvelle – car il y en a quand même une- c’est que nous avons – si nous le voulons- les moyens de nous adapter, de changer notre modèle économique et surtout notre manière de penser.
C’est dans ce contexte que j’ai accepté très volontiers la proposition de l’Alliance Solidaire des Français de l’étranger de m’adresser régulièrement à ses membres. Certes, la France pèse relativement peu en matière d’émission de gaz à effet de serre mais, en revanche elle a une responsabilité majeure en matière de biodiversité. Par exemple, elle est le seul pays industrialisé à disposer d’une forêt primaire. De plus, la capacité de nos concitoyens, Français de l’étranger de créer une symbiose entre la zone géographique dans laquelle ils vivent (dans son organisation, dans ses contraintes écologiques, dans son niveau de développement économique, dans son modèle social et culturel) et le savoir-faire français, ses valeurs, sa culture si particulière est très riche d’enseignements, de projets en cohérence avec la résilience indispensable aux temps que nous vivons.
C’est à cet objectif que cette rubrique qui sera mensuelle va s’attacher.