Le G7 réunit autour d’un programme dynamique
La longue visite, ces jours-ci, de Joe Biden en Europe est destinée à ouvrir une nouvelle ère des relations transatlantiques. La tournée a été rythmée par la réunion du G7 en Cornouailles, le sommet de l’Otan à Bruxelles, puis la rencontre avec Vladimir Poutine. L’enjeu n’est pas de régler tous les problèmes actuels mais d’adresser un signal politique clair qui rompt avec l’idée d’un déclin inexorable de l’Occident.
Alors que le vieux continent était quelque peu boudé par Barack Obama et Donald Trump, le nouveau président américain veut s’en faire un allié face à la montée en puissance de la Chine. Cette approche obéit à une certaine logique. Elle répond aussi à la philosophie du locataire de la Maison-Blanche, soucieux de voir les démocraties s’unir. Dans l’optique de travailler de concert contre les régimes totalitaires ou populistes qui prospèrent sur la planète. Ainsi les dirigeants de la France, de l’Italie, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Allemagne et du Japon se sont penchés sur un vaste plan mondial d’infrastructures pour les pays défavorisés, en Afrique, Asie ou Amérique latine.
S’allier afin de résister à la montée en puissance de la Chine
L’objectif est de contrer Pékin sur son propre terrain et ses fameuses « routes de la soie ». Le G7 s’est également engagé à financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2025, les politiques climatiques des nations les plus pauvres. Enfin, sur le front du coronavirus, il y a la promesse de partager un milliard de doses de vaccins anti-Covid avec les pays à la traîne dans leurs campagnes d’immunisation. Et également un plan de bataille afin de prévenir de futures pandémies proposé par le G7.
Il convient encore d’ajouter la création d’un impôt mondial de 15 % sur les grandes sociétés. Cette offensive groupée derrière Joe Biden a le mérite de la vertu. Elle comporte néanmoins des risques. D’abord, elle ne doit pas empêcher l’Union européenne de se réformer de fond en comble pour être plus efficace et moins impopulaire aux yeux des opinions publiques concernées. Ni la freiner dans l’optique de se doter d’une défense propre. Cependant, il faudra s’assurer que les Européens ne fassent pas les frais de la politique anti chinoise de Washington. Car leurs économies sont connectées aux marchés asiatiques dont elles ne peuvent se passer, au risque de voir leur croissance s’effondrer.
Enfin, si Joe Biden est plus avenant que ses prédécesseurs avec le vieux continent, il n’en demeure pas moins fidèle au slogan « America first » ! La priorité sera toujours donnée à l’Amérique…Pour ne pas être piégés par l’ami d’outre-Atlantique, les Européens devront savoir défendre nos intérêts devant Joe Biden. Ils doivent être un interlocuteur, pas l’otage d’une stratégie binaire qui reviendrait à dire : vous êtes pour ou contre moi.
L’équipe de l’ASFE