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Journée internationale des droits des femmes : de fortes inégalités persévèrent

Comme chaque année depuis 44 ans, c’était, le 8 mars dernier, la Journée internationale des femmes. Cet événement, officialisé par les Nations unies en 1977, puise néanmoins ses origines dans une longue histoire qu’il n’est pas inutile de rappeler.

Celle des manifestations de femmes au tournant du XXe siècle, en Amérique du Nord et en Europe. À partir de 1909, les États-Unis, sous l’impulsion de quelques militantes de la cause, décident d’organiser, le dernier dimanche de février, le National Woman’s Day pour célébrer l’égalité des droits civiques.

Ce mouvement gagnera, avant la Première guerre mondiale, l’Autriche, l’Allemagne, le Danemark et la Suisse. La France, qui n’a accordé le droit de vote aux femmes qu’en 1944, grâce à une ordonnance du Général de Gaulle, a brillé par son retard dans ce domaine ! Et ce n’est qu’en 1982, sous l’impulsion d’Yvette Roudy, ministre déléguée aux Droits des femmes, que notre pays a reconnu le 8 mars comme Journée internationale des droits des femmes.

Pour certains, cette date du 8 mars n’est qu’un gadget démagogique. Ils n’ont pas tort car c’est toute l’année que les droits des femmes doivent être défendus. D’autres, au contraire, célèbrent avec solennité cette journée. Ils ont également raison car c’est, à chaque fois, l’occasion de souligner, de répéter même, les nombreuses inégalités qui séparent encore les deux sexes.

Tous les pans de la société françaises sont concernés, notamment la sphère du travail, où les femmes gagnent en moyenne 25% de moins que les hommes. L’entreprenariat n’est pas épargné : seuls 30% des créateurs d’entreprise sont des femmes depuis les années 2000. Les raisons invoquées pour expliquer ces écarts sont les mêmes que pour le monde politique ou privé : les stéréotypes, l’autocensure, les préjugés, les obligations liées à la maternité…

A l’échelle planétaire, quels que soient le pays et le niveau social, les femmes subissent toujours de plein fouet des discriminations. Elles sont immanquablement celles dont les droits fondamentaux sont bafoués : droit à la vie (la naissance des garçons, en Inde par exemple, est privilégiée à celle de filles), droit à l’identité (souvent, leur destin se borne à être femme au foyer), droit à la nourriture (les cas de malnutrition et de retard de développement touchent davantage les filles), droit à l’emploi.

Les femmes continuent de représenter, à elles seules, 63 % des 750 millions d’adultes analphabètes. Chaque année, 15 millions de filles mineures sont mariées dans le monde. Dix-huit pays ne disposent d’aucune loi, politique ou stratégie pour protéger le droit des jeunes filles à retourner en classe après une grossesse.

Enfin, selon l’Organisation mondiale de la santé, plus d’un tiers des femmes indique avoir été exposées à des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie. C’est dire si, en dépit d’années de mobilisation, les femmes comptent aujourd’hui parmi les populations les plus vulnérables, notamment dans les régions les moins développées.

Certes, des progrès sont notables dans les pays occidentaux, où la condition féminine n’est plus du tout celle d’après-guerre. Les mentalités ont évolué, des lois ont été adoptées pour forcer l’égalité des sexes. Ces dernières ne sont pas toujours respectées. Le débat, notamment en France, porte désormais sur la nécessité d’imposer des quotas obligatoires – cette formule peut avoir quelque chose d’humiliant pour les femmes elles-mêmes. Surtout, ces quotas mettront-ils fin aux discriminations indissociables d’un certain état d’esprit qui hante encore nos sociétés et nos cultures ?

L’équipe de l’ASFE

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