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Quels choix faire face à l’incertitude ?

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Depuis un an, le monde est à l’arrêt, ou presque, plongé dans une crise aussi inédite que profonde. A l’heure de la mondialisation, chacun est calfeutré dans son pays, chez soi. Les frontières se ferment, la vie sociale et les échanges sont réduits au strict minimum, les sociétés sont déboussolées. Les conséquences de cette expérience ne sont pas toutes encore perceptibles. Elles peuvent néanmoins être rangées dans trois catégories.

Sanitaire d’abord : tous les pays comptent leurs morts ; plus de 72 000 victimes du coronavirus en France – où la mortalité a augmenté de plus de 40 000 décès en 2020 par rapport à l’année précédente – alors que leur nombre aux Etats-Unis (plus de 400 000), dû à la Covid-19, est supérieur à celui de la Seconde guerre mondiale.

Economique ensuite : le chômage, la pauvreté, les faillites d’entreprise se multiplient ; certains pays, à l’instar de l’Espagne n’ont plus les moyens de soutenir l’activité comme le fait le gouvernement français.

Psychologique enfin : mises à rude épreuve, les populations commencent à subir les effets du confinement, de l’inactivité, de la peur de perdre qui un proche, qui un emploi, qui le sens de la vie ; les premiers signes de ces troubles, notamment dans la jeunesse, se manifestent dans notre pays et ailleurs ; les Français qui résident à l’étranger sont également très inquiets des mesures annoncées vendredi dernier.

L’incertitude est difficile à vivre. Nul ne peut se projeter dans l’avenir. Les gouvernants eux-mêmes pilotent à vue dans cette pandémie qui, cela ne fait plus de doute, risque de durer encore des mois. La découverte de vaccins en un temps record, preuve de l’utilité du progrès, est à saluer. Mais rien ne dit que des mutations du virus ne joueront pas des tours aux scientifiques.

En outre, les campagnes vaccinales vont prendre beaucoup de temps. Il faut raisonner à l’échelle planétaire : aussi longtemps qu’une majorité des habitants ici-bas ne sera pas immunisée, l’espoir d’un retour à la normale ne sera pas assuré.« Face à une épidémie qui dure, nous devons élaborer une stratégie de long terme qui réaligne éradication du virus, redéveloppement de l’activité et de l’emploi, cohésion sociale, préservation de la jeunesse », écrivait récemment l’économiste et historien Nicolas Baverez, dans Le Figaro.

« Nous devons investir non pas dans l’arrêt de l’économie et de la vie sociale, mais dans la capacité à assurer leur continuité en toutes circonstances. Nous devons rompre avec l’arbitraire et la servitude volontaire pour ouvrir le débat sur les stratégies alternatives au confinement, retrouver le sens de la délibération et de l’engagement collectif. Nous devons cesser de détruire pour reconstruire. »

D’autres observateurs ne partagent pas cet avis, qui revient à faire le contraire de la politique que la France et la majorité des pays observent aujourd’hui, en privilégiant la santé. Mais si cette crise doit se prolonger, peut-être conviendra-t-il de s’y résoudre. En respectant toutes les précautions d’usage…

L’équipe de l’ASFE

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