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SYNTHÈSE DU RAPPORT DE SAMANTHA CAZEBONNE – L’ENSEIGNEMENT FRANÇAIS A L’ÉTRANGER

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Le Premier ministre Edouard Philippe, le 26 juillet dernier, a confié la rédaction d’un rapport sur l’Enseignement Français à l’Etranger (EFE) à Samantha Cazebonne, députée des Français établis hors de France, pour repenser la stratégie destinée à faire évoluer le modèle de fonctionnement du système éducatif français à l’étranger. L’objectif était de proposer des réflexions et de formuler des recommandations.

Rappelons l’ambition du Président de la République Emmanuel Macron: maintenir les moyens alloués aux établissements français à l’étranger, développer le nombre d’établissements partenaires et doubler le nombre d’élèves accueillis dans les années à venir. La feuille de route présidentielle prévoyait aussi la création de pôles régionaux de formation des nouveaux enseignants et un bac international. L’objectif est qu’en 2022, le réseau d’établissements francophones, comme le LabelFrancEducation, atteigne les quelques 500 établissements.

Pour rédiger ce rapport, Samantha Cazebonne a réalisé plus de 400 auditions d’acteurs du réseau et d’experts, 27 visites d’établissements et s’est appuyée sur 20.000 témoignage d’acteurs du réseau, à travers des questionnaires.

Le rapport de plus de 300 pages est divisé en quatre parties : un état des lieux de l’EFE, l’EFE en tant que modèle de qualité au service du rayonnement français, les raisons pour lesquelles la France doit soutenir l’enseignement français dans le monde et enfin une partie consultation avec la réponse aux questionnaires envoyés aux anciens élèves, parents et équipes pédagogiques.

L’ENSEIGNEMENT FRANÇAIS A DEUX MISSIONS: ÊTRE DE QUALITÉ ET CONTRIBUER À L’INFLUENCE ET AU RAYONNEMENT DE LA FRANCE A L’ÉTRANGER

Pour ce faire, le réseau de l’AEFE dispose de 500 établissements dans le monde avec 350 000 élèves. 1.000 cadres expatriés, 5.000 enseignants titulaires de l’Éducation nationale et payés par l’AEFE, 3.000 titulaires de l’Éducation nationale en contrat local, et 25.000 enseignants en contrat locaux sont employés. Par ailleurs la MLF possède un réseau de 109 établissements d’enseignement français à l’étranger scolarisant plus de 60.000 élèves dans 38 pays.
Le budget consolidé de l’Enseignement français à l’étranger (EFE) est d’environ 2,3 milliards d’euros par an. L’État Français verse une subvention de 380 millions d’euros, par l’intermédiaire de l’ AEFE, et environ 100 millions de bourses individualisées.

Samantha Cazebonne prône ici une approche nouvelle des moyens, une redéfinition de la stratégie de ce que doit être le réseau autour de l’AEFE, sa colonne vertébrale, une meilleure coordination entre acteurs, le tout rassemblé dans une stratégie plus large du développement de la francophonie et du plurilinguisme.

Selon elle, ceux qui attendent des changements notables de fonctionnement et un nouveau souffle en termes d’image de l’EFE ne sont pas rares. L’enseignement français est un gage d’excellence à l’étranger, réputé pour sa qualité, reconnu pour son plurilinguisme et surtout protéiforme et pluriel (à travers plusieurs canaux : Abibac, Bachibac, Flam, LabelFrancEducation …. ).

Des freins, néanmoins, sont identifiés comme entraînant la crispation du développement du réseau: iniquité et trop grande diversité des statuts du personnel (résident, expatrié, titulaire, contrat de droit local), manque de communication et d’intégration des parents d’élèves dans la gestion des établissements, faiblesse de la mobilité des acteurs, lourdeur de la procédure d’homologation.
Le métier d’enseignant n’est pas non plus suffisamment valorisé. Parmi les pistes envisagées, on compte aussi le doublement du nombre de services civiques ou encore la création d’une journée internationale des professeurs de français en 2019.

Certaines recommandations du Rapport de la Cour des Comptes de 2016 sur l’enseignement français à l’étranger sont intégrées au rapport Cazebonne, lesquelles – malgré leur pertinence – n’ont pas été suivies d’effets : la préparation, l’accompagnement au retour des enseignants, la normalisation le statut des enseignants de l’enseignement français à l’étranger, l’harmonisation de leur gestion. Les statuts des enseignants doivent tendre vers plus d’équité, de justice ; les parents bénéficier de plus de transparence, d’écoute suivies d’une meilleure prise en compte de leur avis.
La formation professionnelle est également un axe à ne pas négliger dans l’offre internationale proposée par la France aux yeux des familles du réseau et des équipes pédagogiques.

Samantha Cazebonne propose aussi de repenser le nom de l’AEFE pour substituer au mot « d’étranger » la dimension internationale du réseau et rendre compte de l’hétérogénéité du terrain et des défis à relever.

Pour décrire l’AEFE, elle rend compte de faits mis en lumière au cours de diverses auditions de protagonistes du réseau: le dialogue social compliqué, le système de bourse vécu et perçu comme injuste, la subvention publique en baisse, le déséquilibre budgétaire, le niveau historiquement élevé des frais de scolarité; le manque d’investissement immobilier, la formation continue insuffisamment structurée et organisée et enfin – et non des moindres – le « déni de la concurrence » pourtant rude en vigueur entre d’autres établissements prestigieux comme ceux de langue anglaise et ceux du réseau français.

Enfin, elle souligne le besoin de financement.

SUR 147 RECOMMANDATIONS EFFECTUÉES DANS CE RAPPORT, NOUS LES AVONS REGROUPÉES PAR SUJETS AFIN D’EN FAVORISER LA LISIBILITÉ ET D’EN CONSERVER LES GRANDES LIGNES

CONCERNANT LE PILOTAGE DE L’EFE, elle recommande la désignation d’un binôme composé d’un inspecteur de l’éducation nationale et d’un ambassadeur thématique, la définition d’une carte stratégique du développement de l’EFE, la réalisation d’une étude de marché de l’offre d’éducation localement pour mieux en cerner l’attractivité, les attentes et besoins. Les recteurs, académies partenaires, CIEP (Centre national d’études pédagogiques), CNED (Centre national d’enseignement à distance), et DAREIC (Délégation académique aux relations européennes et internationales et à la coopération) pourraient aussi être associés aux travaux mis en place par ce binôme d’experts. Elle propose de former les COCACs (conseiller de coopération et d’action culturelle) et ambassadeurs aux complexités des différents opérateurs, d’élargir le périmètre de réflexion autour de l’EFE à l’ensemble des parties prenantes, dont les élus consulaires, les parents et les anciens élèves.

POUR POURSUIVRE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE L’EFE, elle propose de :

La mutualisation des ressources et leur accès constituent aussi un sujet et enjeu majeur dans l’enseignement :

LES FAMILLES FRANÇAISES DONT LES ENFANTS SONT SCOLARISES EN DEHORS DES ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS A L’ÉTRANGER NE DOIVENT PAS NON PLUS ÊTRE OUBLIES

Il convient de leur aménager une place dans les dispositifs existants ou de veiller à les inclure d’une quelconque manière :

CONCERNANT LE DISPOSITIF FLAM, elle conseille de :

AU SUJET DE LA PROCÉDURE D’HOMOLOGATION DES ÉTABLISSEMENTS, elle propose de :

DANS UNE VOLONTE POLITIQUE DE PLURILINGUISME ET DE CERTIFICATION/RECONNAISSANCE DE NIVEAU DE LANGUE, elle invite à:

LE RAPPORT ÉVOQUE L’INSERTION D’UNE DÉMARCHE QUALITE DANS L’ENSEIGNEMENT DISPENSÉ PAR LES DIFFÉRENTS ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS A L’ÉTRANGER:

Puisque l’éducation de tous – sans distinction et peu importe le handicap ou les difficultés rencontrées lors de l’apprentissage – est au coeur des préoccupations de la République, elle apporte un éclairage sur l’intégration de la:

QUESTION DE L’ÉCOLE INCLUSIVE:

LES ENSEIGNANTS A L’ÉTRANGER DOIVENT NON SEULEMENT BENEFICIER D’UNE FORMATION INITIALE ET CONTINUE DE QUALITE EN ADEQUATION AVEC LA REALITE DU TERRAIN MAIS ONT AUSSI BESOIN QUE LEURS SPÉCIFICITÉS, EXPERIENCE ACQUISE ET VALEUR AJOUTEE SOIENT RECONNUES.

A ce titre, elle suggère de :

AFIN D’INSTAURER DAVANTAGE D’EQUITE ET DE JUSTICE DANS LE STATUT DES ENSEIGNEMENTS, ELLE PROPOSE SURTOUT EN TERMES DE RESSOURCES HUMAINES D’:

COMME LE COUT, BUDGET, FINANCEMENT, LA GESTION ET GOUVERNANCE DES ETABLISSEMENT NECESSITENT D’ÊTRE OPTIMISES, elle recommande de:

LE SENTIMENT D’APPARTENANCE ET D’ATTACHEMENT AU RESEAU MONDIAL D’ENSEIGNEMENT DES ÉLEVES DES ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS AINSI QUE LE FAIT DE VIVRE, D’ALIMENTER ET MAINTENIR LA COMMUNAUTE DES ANCIENS ELEVES SONT DES PARAMETRES IMPORTANTS ET SPÉCIFIQUES AU RESEAU. IL CONVIENT, A CE TITRE, DE LES DEVELOPPER ET D’EN TIRER PROFIT

DANS UNE TROISIÈME PARTIE, SAMANTHA CAZEBONNE REVIENT SUR LES RAISONS POUR LESQUELLES IL IMPORTE QUE LA FRANCE ET LES FRANÇAIS SOUTIENNENT L’ENSEIGNEMENT FRANÇAIS DANS LE MONDE

En guise de recommandations dans ce chapitre, elle souhaite non seulement que tous les élèves de l’enseignement français doté d’un bac français aient droit à un traitement et à un accès à des opportunités identiques à ceux d’un lycéen en France – peu importe leur nationalité. Elle propose aussi de :
faire entrer la sphère professionnelle dans les objectifs de l’opérateur public et de favoriser les partenariats avec les entreprises implantées localement, dont les françaises ;
davantage mutualiser les moyens, initiatives et fichiers des écoles post−bac au sein de l’EFE.

En conclusion, dans ce rapport, Samantha Cazebonne invite à une mise en perspective des attentes et besoins locaux d’offre d’éducation plus importante, à la mise en place de plus d’équité dans le traitement des enseignants, le maintien d’un enseignement de qualité, une meilleure prise en compte de l’avis des parents d’élève dans la gouvernance et la gestion des établissements (aussi financière et immobilière) et enfin à une meilleure prise en considération des enjeux et défis de l’EFE pour continuer à contribuer au rayonnement de la France à l’étranger. 

L’enseignement français à l’étranger, par la taille de son réseau et sa qualité, constitue un immense atout au service de la France et des Français. Il ne tient qu’à nous, non seulement de garder à l’esprit cette exception et cette spécificité française, mais aussi de se donner les moyens de développer ce réseau, de l’adapter face aux nouvelles contraintes et enjeux ainsi que de continuer à faire en sorte qu’il incarne l’excellence, en dépit de la concurrence toujours plus forte de l’enseignement anglophone.

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