EDITO DE LA NEWSLETTER #164

Chères élues, chers élus,

La longue odyssée des quelque six cents migrants de l’Aquarius, ce bateau qui vient finalement d’accoster dimanche dernier à Valence en Espagne, a soulevé une juste et vive émotion à travers toute l’Europe. Ce nouvel épisode de la crise migratoire que connaît le bassin méditerranéen depuis des années devrait, selon moi, inciter tous les responsables européens à se réunir autour d’une table pour trouver enfin une solution à cette urgence humanitaire qui commande de mettre un terme à ces mouvements de population menaçant l’équilibre de nos sociétés occidentales.

Il est difficilement supportable de voir des hommes, des femmes et des enfants fuir la guerre ou la misère au péril de leur vie pour tenter de rejoindre des pays où ils sont rarement les bienvenus. Dans toute l’Union européenne, le climat politique se détériore en grande partie à cause des craintes – qu’elles soient d’ordre sécuritaire, culturel ou religieux- que suscitent les arrivées massives d’immigrés clandestins sur lesquelles prospère le discours des démagogues.

Il faut le répéter bien haut, et même si la tentation est grande de faire croire le contraire : aucun membre de l’Union européenne ne trouvera seul la solution à cette crise qui ne pourra se régler à l’échelle de nations repliées sur elles-mêmes et cadenassées derrière leurs frontières.

La pertinence, me semble-t-il, réside plutôt dans l’évolution de notre politique communautaire, qui doit répondre à un double souci d’humanité et d’efficacité : humanité à l’endroit des migrants et efficacité pour rassurer les peuples des pays d’accueil, inquiets d’être un jour « submergés », comme a pu le dire récemment Gérard Collomb notre ministre de l’Intérieur.

Sans doute est-il nécessaire de revenir sur les accords de Schengen et de Dublin qui ont montré leurs limites. Au reste, rappelons-nous qu’ils ont été signés à une époque où la pression migratoire n’existait pas ni n’avait atteint le niveau d’aujourd’hui.

Mais, au-delà, il me paraît impératif de reconsidérer la politique d’aide de l’Union européenne aux pays de départ de ces migrations en Afrique et au Moyen Orient. Sans le concours de ces pays pour retenir leurs ressortissants, les dissuader de traverser la Méditerranée et les persuader que leur avenir est bien chez eux, l’Europe n’arrivera à rien.

Cela suppose de la volonté, une bonne dose de diplomatie et des transferts économiques que nous sommes tout à fait capables d’afficher, de promouvoir et d’assumer.

En ma qualité de sénateur des Français de l’étranger, je travaille chaque jour et sans relâche à la réalisation de cet objectif capital pour l’avenir de la France, de l’Europe et du sud de la Méditerranée.

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