Paul Gauguin et le Pérou

Maison Gauguin

Par Cécile Michaud, membre de l’équipe ASFE-Pérou.

Le saviez-vous ? Le célèbre artiste français Paul Gauguin a passé ses premières années à Lima, entre 1849 et 1854. Il n’avait qu’un an lorsqu’il est arrivé dans la capitale péruvienne.

La maison où le jeune Paul a résidé avec sa mère Aline Gauguin – fille de la militante socialiste et féministe franco-péruvienne Flora Tristan- était une vaste demeure républicaine, connue comme la Casa Echenique, qui existe encore aujourd’hui mais subit malheureusement une destruction progressive en attendant sa restauration. Curieux/se de savoir où la trouver ? En plein Centre historique, Avenue Emancipation, cuadra 2, à côté du Ministère de la Femme.

Façade de la Casa Echenique, Centre historique de Lima, Pérou. Aujourd’hui, la balustrade est décrochée et les murs dégradés. (Photo : Cécile Michaud, 2014).

Gauguin parlait volontiers de lui comme d’un « sauvage du Pérou ». L’association de sa “péruvianité” avec le primitif et le sauvage peut cependant surprendre, car ce ne sont ni ses origines espagnoles ni l’enfance privilégiée qu’a vécu Gauguin dans la luxueuse maison liménienne, qui ont pu donner naissance, de manière spontanée, au “sauvage du Pérou”. Mais il brandit en étendard son origine péruvienne, selon lui Inca, pour revendiquer son âme primitive, qu’il cherchera à traduire dans ses œuvres.

Le « sauvage du Pérou » est donc avant tout une construction identitaire et une mythification personnelle. Regardez cet autoportrait, pourtant peint à partir d’une photographie : Gauguin s’y métamorphose, devenant cet Indien rêvé.

Portrait de Paul Gauguin, photographie prise à Paris ou en Bretagne, 1893-94 (Photo : domaine public).
Paul Gauguin, Autoportrait à la palette,1893-94,huile sur toile, 92 x 73 cm, collection privée (Photo : domaine public).
Cécile Michaud, professeure principale d’Histoire de l’art à la Pontificia Universidad Católica del Perú et directrice du Master d’Histoire de l’art et Etudes curatoriales.

Un commentaire

  1. C’est le propre d’un grand artiste de rêver… Il a si bien traduit son rêve par ses couleurs…
    Merci pour ce bel éclairage.

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