Peut-on diriger nos économies vers une neutralité carbone ?

Des engagements se mettent progressivement en place afin de réduire les gaz à effet de serre.  L’objectif est de répondre à l’urgence du changement climatique qui risque de déstabiliser nos économies.

Une promesse de campagne du Président Macron

La neutralité carbone est une promesse émise par le Président Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle de 2017. Ainsi, le 26 novembre 2018, le Haut conseil pour le climat (HCC) a été lancé pour apporter une réflexion indépendante sur la politique du gouvernement en termes de climat. Récemment, le HCC a publié son premier rapport qui juge que les actions françaises sont insuffisantes. Selon cette nouvelle instance, il est primordial de mettre en place des réformes structurelles afin de faire du climat une priorité au sein de l’action publique – voir ici.

C’est dans ce contexte que le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a porté un projet de loi énergie et climat au sein de l’Assemblée nationale. Ce projet a un objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Autrement dit, il s’agit de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre (GES) afin d’atteindre la neutralité carbone. Avec l’adoption de cette loi, un signal politique fort sera émis en direction d’acteurs économiques. Il est question de mobiliser des outils pour décarboner, réduire la consommation d’énergie, bouleverser la mobilité et changer les modes de production – voir ici. Les entreprises et les collectivités devront calculer leurs émissions de (GES), la réduction massive de ces émissions et le financement de la transition dans des activités hors de leur périmètre.

Echec d’un consensus au niveau européen

Dernièrement, l’UE, troisième pollueur mondial après la Chine et les Etats-Unis, a failli en matière de lutte contre le dérèglement climatique.

En effet, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont réunis jeudi 20 et vendredi 21 juin lors d’un Conseil à Bruxelles. Ces acteurs ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur la neutralité carbone à l’horizon 2050. D’un côté, 24 Etats membres sont en faveur de cet objectif. Il s’agit de réduire et de compenser les rejets résiduels par des puits de carbone naturels ou des techniques de captage et de stockage. D’un autre côté, quatre Etats se sont opposés – Pologne, Hongrie, République tchèque et Estonie – confirmant la fracture Ouest-Est sur ces sujets climatiques.

Pour ces quatre pays, la transition écologique représente un coût important. C’est pourquoi, ils réclament davantage de fonds européens pour y parvenir. Par exemple, selon la Pologne, une transition écologique sera très coûteuse en raison de sa dépendance au charbon. Afin d’accorder des fonds supplémentaires, les Etats doivent trouver un accord dans le cadre des discussions liées au futur budget pluriannuel l’UE – voir ici. Or, l’accord des 28 Etats est nécessaire afin que la neutralité carbone, à échéance 2050, soit actée comme un engagement de l’UE.

Il faut noter que cet échec risque de compliquer les discussions au sein du prochain sommet sur le climat qui aura lieu le 23 septembre 2019 – voir ici.

 

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