UN NOUVEAU PARLEMENT, UNE NOUVELLE DONNE ?

grand bâtiment

 

L’avenir de l’Union européenne intéresse, et c’est une bonne nouvelle ! Tel est le premier, et peut-être plus important, enseignement qu’il convient de tirer du scrutin de dimanche dernier. Certes, la participation d’un peu plus d’un Français sur deux montre qu’il reste des efforts à faire pour mobiliser, mais elle a été toutefois très supérieure à celles enregistrées par le passé. Il est réconfortant de constater que cet enthousiasme, bien que relatif, a été partagé dans la plupart des pays membres. Avec 18,17%, la participation des Français de l’étranger, quant à elle, demeure très modeste. Mais, là aussi, une augmentation sensible est à souligner : ils n’étaient que 11% à s’être déplacés en 2014.

A cette bonne surprise, s’en ajoutent deux autres que je tiens à relever personnellement. La première vient du résultat des listes dites eurosceptiques. Nombre de sondages et de commentateurs avaient annoncé un raz de marée partout en Europe. Ce n’est manifestement pas le cas, même si leurs scores restent évidement inquiétants. Hors les Britanniques, ce sont les Italiens, les Français, les Hongrois et les Polonais qui ont propulsé à la première place de leur scrutin respectif une liste populiste. Ailleurs, la vague a été beaucoup plus contenue que prévu. Je ne peux que m’en réjouir. Au Parlement de Strasbourg, la majorité devrait donc rester aux sensibilités pro-européennes. Mais, pour la première fois de l’histoire de l’hémicycle communautaire, celle-ci n’associera plus seulement les conservateurs du PPE et les socialistes du PSE ; elle devra également composer avec les libéraux de l’ADLE, groupe que vont intégrer les députés européens macronistes, et les écologistes de l’ALE. Dans ces conditions, personne ne pourra dire que la construction européenne est le monopole de deux partis…

De fait, personne ne pourra dire que les partis ont un quelconque monopole. Les étiquettes politiques qui hier assuraient les plus larges victoires deviennent un repoussoir que peu oseront contester. A l’heure où certains réfléchissent aux prochaines échéances électorales, les marques déposées que représentaient le PS ou Les Républicains risquent d’être moins sollicitéesCe qui s’est passé en 2017 n’était pas un accident. Les Français – de l’étranger compris – font une croix sur les partis auxquels ils ont cru et qui ne leur ont rien apporté. Malheureusement, l’usure du pouvoir ne pourra qu’affecter LREM à son tour.

Car comme l’écrit l’historien Patrick Boucheron à propos des fresques de Lorenzetti à Sienne, « ce qui fait le bon gouvernement n’est pas la sagesse des principes qui l’inspirent ou la vertu des hommes qui l’exercent. Mais ses effets concrets, visibles et tangibles sur la vie de chacun ».

De notre côté, à l’ASFE, soyez certains que nous poursuivons notre petit bout de chemin au service des Français de l’étranger. Car ce que ces derniers veulent, ce sont des interlocuteurs, des personnes qui les écoutent, leurs répondent, relaient leurs préoccupations et tentent de trouver des solutions. Je continue donc à penser – plus que jamais d’ailleurs – qu’un mouvement ouvert, où des personnes de sensibilités différentes sont prêtes à travailler ensemble pour le bien de l’ensemble de nos compatriotes établis à l’étranger, a toute sa place à une période où les actions comptent davantage que les discours. Vous savez où nous trouver.

 

Jean-Pierre Bansard

Un commentaire

  1. Bravo ! Les partis en perdition, se sont rendus compte que effectivement l’usure du parti est le résultat de ce qui le compose !
    Le copinage l’egos De certains et ses amis ont démontré leur inexpérience, et qu’ils sont la , pas pour les idées politiques du parti , mais celles de leur egos !!!

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