Attentats au Sri Lanka

plante verte

Le week-end dernier au Sri Lanka, la messe de Pâques a été marquée par huit explosions survenues dans des églises et des hôtels, faisant plus de 300 morts. Alors que ces attentats ont – bel et bien – été revendiqués par Daech, le gouvernement a déclaré que ces attaques ont été perpétrées par un mouvement islamiste local, « en représailles » aux attentats survenus dans des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui avait fait 50 morts le 15 mars dernier.

A la suite de ces événements dramatiques nous avons pu nous entretenir avec des francophones sur place, notamment avec le président d’une agence familiale de voyage « Mon voyage au Sri au Lanka » ainsi qu’avec Florence, gérante dans la restauration et l’hôtellerie et chef d’îlot pour Colombo.

SITUATION ACTUELLE ET PREMIÈRES RÉACTIONS

« Le président de l’agence de voyage nous rapporte que « pour l’instant l’état d’urgence et le couvre-feu ont été instauré et qu’au quotidien rien n’a vraiment changé. Cependant, les militaires sont plus nombreux dans les rues. Colombo n’est pas en état de siège. Le gouvernement a toutefois coupé l’accès à WhatsApp, Facebook et Viber pour empêcher la diffusion de fausses informations, qui pullulent au Sri Lanka. La population était bien entendu choquée. Les autorités ont conseillé d’éviter au maximum les déplacements ainsi que les lieux trop fréquentés. Il n’y a pas eu de français parmi les victimes, c’est une erreur d’identification »
De son côté Florence nous décrit la situation comme plutôt calme.

« Les chrétiens n’ont pas montré de signes d’animosité envers les musulmans pour l’instant. Et c’est bon signe, la plus grosse crainte étant justement que les groupes manifestent de l’hostilité les uns envers les autres. Côté politique, c’est plutôt calme aussi. Les polémiques sortiront sûrement dans quelques jours mais pour l’instant tout le monde est encore sous le choc.

 

Un des membres du bureau du président, client régulier du restaurant de Florence  a assuré qu’à ce jour l’enquête touchait à sa fin et que presque tous les suspects avaient été arrêtés. Les autorités ont réagi très vite.

L’armée a été déployée rapidement. Le jour même, des perquisitions avaient lieu. Le portail d’informations Ada Derana donnait en temps presque réel les dernières actualités. Le couvre-feu a été instauré très tôt dans l’après-midi de dimanche pour laisser le champ libre aux enquêteurs. La population est encore sonnée.

Dans la zone de Negombo, des villages ont été décimés. Un des employés de Florence originaire de cette zone a perdu une grande partie de ses camarades d’enfance, de ses professeurs et de ses connaissances. Le Sri Lanka a vécu une guerre civile donc les gens sont – il est vrai –  habitués à ce type d’événement violent. D’un autre côté ils souffrent beaucoup en raison de vieilles peurs qui se réveillent.

La vie est en train de reprendre très  doucement son cours.  Un impressionnant élan de solidarité dimanche a été constaté dimanche: les gens se sont en effet précipités pour donner du sang aux hôpitaux. Après quelques heures les médias ont demandé de ne plus se présenter parce qu’ils avaient suffisamment de sang pour faire face aux besoins. »

LA SÉCURITÉ SUR PLACE

« Les consignes ont été très claires: restez chez vous! Par la suite – en début d’après- midi – le couvre-feu a été instauré. L’ambassade a dès que possible relayé les informations officielles des autorités sri lankaises.
Il n’y a pas de victime française pour l’instant et l’ambassade l’a confirmé. La Suisse, par contre, compte 5 ou 6 victimes.
Les propriétaires des guest house du quartier touché ont été convoqués hier dans les locaux de la police. Des consignes strictes (en cingalais) leur ont été communiquées : tenir un registre des entrées et des sorties des locataires, faire des copies des documents d’identité, conserver les documents pour quelques semaines et assurer le contrôle des bagages des hôtes… Les autorités de police leur ont également donner des indications afin de reconnaître une bombe. »

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